Le vieux n’est pas assez porteur (électoralement). Mais ce cynisme reflète l’indifférence d’une grande partie de la société
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nous voulons voir les vieux bien traités, certes. Mais en même temps, nous ne voulons pas en entendre parler. Cachez ce vieux que je ne saurais voir
Manque de volonté à l’Élysée
« Pour l’heure, ce retard n’est pas dramatique. Mais le gouvernement doit réaffirmer que cette loi est une priorité. Matignon et l’Élysée doivent dire aux ministres de s’impliquer », a déclaré Luc Broussy. Le directeur du master de politiques vieillesse à Sciences Po a pointé le silence de François Hollande sur le sujet depuis plus d’un an. « Jean-Marc Ayrault voulait piloter le dossier (…) Mais ce qui a manqué à Michèle Delaunay, c’est la volonté de Hollande », a-t-il affirmé.
L’autonomie est également passée sous silence dans le discours de politique générale de Manuel Valls le 8 avril dernier.
Le report de cette loi « peu coûteuse ni inflationniste, et structurante » serait « une funeste erreur », juge Luc Broussy. Le spécialiste socialiste du dossier de l’autonomie estime que 90 % des mesures pourraient être traduites dans un plan, qui n’aurait toutefois pas la solennité d’une loi.
Un rapport utile
Luc Broussy est pourtant loin de se résigner. Il se félicite au contraire que plusieurs mesures de son rapport se retrouvent très largement dans le projet de loi. Il énumère le transfert aux descendants du bénéfice du crédit d’impôt pour la rénovation des logements, la prise en compte du vieillissement dans les programmes locaux de l’habitat (PLH), le développement du viager intermédiaire partiel, la création d’un label ville des aînées, la mise en place de zones favorables au vieillissement, ou le lancement d’un site national d’information.
Il regrette en revanche l’abandon de sa proposition d’une agence nationale de la silver économie. « La filière est créée, mais elle sera sous la tutelle de l’Industrie, et non de la Santé », déplore Luc Broussy.
Coline Garré